Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/117

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À peu de temps de là, le capitaine Rooney et Than-Sing vinrent me chercher. Il était temps qu’ils fissent leur apparition. Plusieurs de ces bandits commençaient à tourner autour de nous d’une manière inquiétante. Ces cœurs généreux, au milieu de tant de périls, ne songeaient pas qu’à eux seuls ; après en avoir fait la demande au chef, ils avaient obtenu de m’emmener dans une des chambres de la dunette pour m’y établir plus commodément. En passant sur le pont, je pus voir que nous étions près de terre, dans une immense baie entourée de collines verdoyantes. J’aurais joui de ce riant spectacle, si, en ramenant mes regards autour de moi, je n’avais été bientôt rappelée à toute l’horreur de ma situation. Le Caldera, déjà détruit par la tempête, n’était plus qu’un amas de ruines ; les mats brisés étaient abattus en travers du pont, des débris de fenêtres et de portes gisaient çà et là, la boussole avait disparu ; ces pillards par mesure de précaution avaient enlevé le gouvernail. Ils ajoutaient à cette scène de désolation leurs cris barbares. Saisie de vertige, je me laissai vivement entraîner à l’arrière. Là encore, tout était méconnaissable, ce qui n’avait pas été brisé comme