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Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/128

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faisaient l’office des matelots, en s’employant aux manœuvres. Deux d’entre elles portaient un jeune enfant sur leur dos dans un sorte de sac d’étoffe, ce qui ne les gênait pas le moins du monde pour grimper comme des chats, partout où elles étaient utiles. Les têtes nues de ces enfants, que les mères portent ainsi jusqu’au jour où ils peuvent marcher, ballottaient, allaient, venaient de tous côtés, que cela faisait peine à voir. Mais peut-on rien changer aux coutumes ? Cette habitude semi-barbare, ce qu’il y a de certain, ne les empêcha pas de croître, et encore bien moins de multiplier. J’achevais à peine ce raisonnement en moi-même, qu’un de ces bambins se laissa choir par-dessus le bord. Malgré moi, je jetai un cri. Inutile de dire qu’il fut bien vite retiré de l’eau. Je pus voir alors que cet enfant avait des petites vessies remplies d’air attachées à ses vêtements. Les parents prennent ces précautions afin que s’ils viennent à tomber dans l’eau, ils n’aillent pas si vite au fond.

Or, cette jonque sur laquelle, à tort ou à raison, nous avions quelque espoir, prit le large.

Avions-nous été l’objet d’un jeu cruel ? ou bien