Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/127

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les atroces douleurs d’estomac que je commençais à ressentir.

Than-Sing, depuis un instant, causait avec cet honnête brigand, quand il vint nous dire, à notre grande surprise, qu’il lui proposait, moyennant une forte somme d’argent, de nous faire évader ; une telle proposition ne pouvait avoir d’autre effet que d’être bien accueillie. Le capitaine, par l’entremise de Than-Sing, convint avec cet homme du prix de notre liberté, du lieu où nous déposerait la jonque et où il toucherait la rançon. Ce devait être à Hong-Kong. Ce projet arrêté, il s’éloigna en promettant de nous avertir quand l’heure propice à notre fuite serait arrivée.

L’imagination fait de si rapides progrès dans un moment critique, que je me laissai aller à croire que nous allions être sauvés. Aussi, je portais, malgré le mal éprouvé déjà, des regards reconnaissants sur cette jonque amarrée près de nous. J’examinais d’un œil avide tout ce qui s’y passait, et je voyais sous les derniers rayons d’un beau soleil couchant des enfants jouer, courir, se chamailler ; des femmes chinoises, des femmes pirates je devrais dire, qui