Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/144

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morceaux de voiles. Chacun de ces hommes, pour me couvrir le corps et me rendre un peu de chaleur, s’était défait d’un vêtement ; comme il n’y avait que de l’eau, ils m’en offrirent ; ils me prodiguèrent tous les soins qu’ils purent pour me rappeler à la vie : il m’eût été si doux pourtant de mourir ainsi ! Tous mes compagnons rangés autour de moi me considéraient avec compassion ; à travers la lumière enfumée, je vis quelques-uns de ces hommes rudes verser des pleurs ; ma vue réveillait peut-être chez eux le souvenir d’une mère, d’une sœur, d’une femme ou d’une fille, enfin de quelque être qui leur était cher. Des larmes brûlantes coulèrent, de mes yeux, car moi aussi je pensais à ma famille, à la France que je n’espérais plus revoir.

Tout retomba bientôt dans le silence ; on se groupa sur le plancher de la petite chambre, et chacun s’y étendit de nouveau, attendant, dans un repos sinistre, le réveil du lendemain.


. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ce lendemain était le 11 ; lorsque je m’éveillai, le