Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/153

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indifférence, mais l’offre de ces ablutions n’était pas sans motif. Une provision de riz, de poisson et de thé nous fut apportée. Le pauvre Than-Sing rayonnait de plaisir. « Mangez, me dit-il, il ne faut pas que nous ayons l’air de les craindre. » Ces mots me décidèrent. Je pris, avec une certaine émotion, ce peu de nourriture ; mais mon estomac était tellement délabré qu’après de grands efforts, c’est à peine si j’avais pu manger une demi-soucoupe de riz ; je bus du thé, et ce fut tout, quand il pouvait être huit heures. Un sabbat infernal se fit entendre ; je me bouchai les oreilles. C’était l’instant de la prière. Il y a en Chine diverses religions, celle qui entraîne le plus de superstitions, d’idolâtrie est le bouddhisme. La religion de Confucius est, dit-on, la plus sensée, aussi est-elle le culte des savants, des hommes éclairés. Les Chinois font leurs invocations à l’aide des cymbales et des tams-tams. J’aurai plus tard occasion de parler de ces bizarres cérémonies.

La nuit étant tout à fait venue, les pirates firent monter Than-Sing sur le pont. Il vint quelques minutes après me dire que je pouvais y monter comme lui, pour prendre l’air. Nous étions alors mouillés