Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/152

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son visage, des pleurs couler lentement. Moi aussi je pleurais en songeant que j’étais au pouvoir de ce peuple cruel qui exècre tout ce qui n’est pas lui. Nous passâmes ainsi deux heures ; au bout de ce temps, le panneau qui fermait notre cellule fut enlevé comme par enchantement. Le grand jour nous frappa au visage, nous étions inondés des rayons du soleil. Après les tortures morales que je venais d’éprouver, je compris que c’était une épreuve à laquelle ces êtres dénaturés nous avaient soumis. Ils jouissaient, en ce moment, du mal qu’ils supposaient nous avoir fait ; ils passaient leur visage par l’ouverture et riaient méchamment en nous regardant. Comme ils allaient refermer encore le panneau, Than-Sing les supplia de le laisser entr’ouvert pour renouveler l’air ; ils y consentirent et l’écartèrent de trois pouces, ce qui nous donna en même temps un peu de jour.

Vers le soir, on nous apporta un petit baquet qui contenait de l’eau pour que nous pussions nous laver les mains et le visage. Ma faiblesse était si grande que ma tête me semblait lourde à porter ; aussi, mon premier mouvement fut la plus complète