Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/162

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l’écartèle celui-ci lié et serré entre deux planches, on le scie du haut en bas.

Toutes ces horreurs ne soulèvent-elles pas le cœur, rien qu’à les énumérer ? Lorsqu’elles se présentaient à mon esprit, un nuage voilait ma vue, comme au bord d’un précipice je me sentais prise de vertige ; j’étais au-dessus d’un abîme sans fond.

Ce jour là, les pirates demandèrent quels étaient mon nom, mon âge et mon pays. Than-Sing, à ces questions inoffensives, répondit que j’étais Française et qu’on m’appelait Fanny. Ces brigands recueillirent ces détails avec une curiosité toute joviale, car ils se plurent à répéter sur tous les tons : Fanny, Fanny. Mon nom, sortant de la bouche de tels êtres, me faisait un effet indéfinissable, je ne pouvais en croire mes oreilles.

Le soir venu, comme j’éprouvais une grande fatigue de ma séquestration, Than-Sing demanda qu’on me permît de rester sur le pont un peu plus longtemps qu’à l’ordinaire. On y consentit, et ce fut pour moi une occasion d’être témoin de leurs cérémonies religieuses.

Chaque jonque (comme chaque habitation chi-