Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/166

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de repos étaient passées, car l’activité la plus grande commençait à régner à bord.

Than-Sing entendait tous ces bandits discuter leurs plans d’attaque pour la nuit suivante et calculer les chances de profit qu’offrirait le butin. Ils s’apprêtaient à rentrer dans la vie de pillage et de carnage qui était leur élément. Je vivais dans une anxiété impossible à décrire ; je me demandais quel serait notre sort si nous étions faits prisonniers par de nouveaux pirates, plus cruels peut-être que les premiers.

Le soir venu, nous fûmes enfermés hermétiquement dans notre réduit. Il pouvait être dix heures, lorsque des cris pareils à ceux que nous avions entendus sur le Caldera retentirent dans l’air. Ils ne tardèrent pas à être suivis de plusieurs détonations lointaines, c’était le bruit du canon. Ces échos sinistres arrêtèrent les battements de mon cœur. Plus morte que vive, je songeais à l’imminence du danger. Un boulet ne pouvait-il pas venir nous fracasser dans notre retraite obscure ! Cette première détonation avait eu pour effet d’amener un profond silence à notre bord. Que pouvaient faire nos geôliers