Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/172

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fermés dans cette atmosphère suffocante que j’étais pour ainsi dire asphyxiée. Étendue sur les planches de mon cachot je poussais de douloureux gémissements ; ma souffrance était grande, mon compagnon essayait par de douces paroles de relever mon courage, mais je n’avais pas la force de lui répondre. Après vingt-quatre heures d’un pareil supplice, un son métallique parvint jusqu’à nous. C’étaient ces dignes émules de Mandrin qui vidaient entre eux leurs comptes. Nous entendîmes verser des sacs, et le bruit que faisait l’argent en tombant dans les balances, car, outre les dollars, on se sert en Chine d’argent pur et non monnayé ; ce métal en barres ou en petits morceaux est reçu par tout le commerce.

Tous les receleurs s’en allèrent à la fin. Nos geôliers ne redoutant plus qu’on nous découvrit, se souvinrent de nous, il était temps ! Ils entr’ouvrirent notre panneau à moitié, et nous respirâmes à pleins poumons : j’aspirai avec délices la fraîcheur de l’une des nuits les plus belles que j’aie vues dans ces lieux lointains.

Le lendemain était le 17 ; le jour qui se levait était