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Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/175

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vie. Cette question coïncidait avec une circonstance qui pouvait entraîner pour nous de nouveaux hasards. La jonque qui était partie à Macao, emmenant notre capitaine pour traiter de notre rançon, n’était pas encore revenue. Elle était en retard d’un jour. Le chef des pirates me fit signe de la main de me calmer, et il dit à Than-Sing que, si dans cinq jours il ne se rencontrait pas avec la jonque qui avait dû aller à Macao ou à Hong-Kong, il nous ferait passer sur une autre qui nous y conduirait ; il se refusa à nous donner plus d’éclaircissements sur notre avenir. Cette réponse vague ne fit que nous jeter dans une plus grande perplexité. Quel pouvait être, sur notre sort, l’effet d’une pareille décision ? Ils nous mettraient sur une autre jonque, c’est-à-dire que, ne pouvant retirer aucun prix pour notre rançon, s’ils ne nous tuaient pas, ils se débarrasseraient de nous en nous exposant à de nouveaux dangers.

L’apparition subite d’un steamer, en admettant que le hasard nous fît trouver sur sa route, était encore plutôt un motif de crainte que d’espérance, car les pirates, sur le point d’être atteints, et plutôt que d’être pris en flagrant délit de rapt, ne préféreraient--