Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/174

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tais revivre, enfin. Ne pouvant, résister plus long-temps au désir de me tenir debout et de voir encore une fois la terre, je me dressai sur mes jambes et me trouvai de la sorte la moitié du corps en dehors de notre prison. Oh ! comme c’était délicieux ! après avoir vécu sept jours dans un cachot noir et sale ; je promenais avec émotion mes regards dans l’espace, et je voyais l’horizon les coteaux d’une riche verdure, dont les reflets étincelaient sous un beau soleil d’or. Au milieu de cette végétation apparaissaient par instants de blancs villages qui semblaient des points de broderie sur un long ruban vert. La vue de ce paysage éclatant de lumière me remplit l’âme d’une joie ineffable : je croyais revoir quelques beaux sites de ma patrie, de la France ! J’étendis les bras vers cette terre qui fuyait devant nous, et des larmes, que je ne pus retenir, inondèrent mon visage. Le chef des pirates passait en ce moment ; il fallait que mon désespoir fût bien profond : je lui montrai la terre avec un geste expressif. Le bon Than-Sing, qui avait suivi avec intérêt toutes mes impressions, s’approcha de lui et se hâta de lui expliquer ce qu’il avait compris ; c’est-à-dire que je lui demandais de nous rendre la liberté, la