Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/218

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livre lui était tombé sous les yeux lors de la perquisition faite dans la jonque où j’étais retenue prisonnière il s’en était emparé, lorsqu’en retournant les premiers feuillets, il avait pu lire avec surprise le peu de mots que j’y avais tracés. Il me demanda mon consentement pour en rester possesseur ; il voulait, disait-il, le garder comme une relique, afin de le montrer dans sa famille, à son retour en Angleterre. J’étais trop heureuse d’accorder cette légère satisfaction à une personne qui avait contribué à me sauver la vie.

Quant au capitaine Rooney, il semblait fort triste, malgré l’heureuse issue qui avait mis fin à nos infortunes ; il paraissait accablé par ce qu’il appelait la fatalité. Son séjour en Chine ne devait pas être de longue durée ; il sentait aussi le besoin de revoir sa patrie. Il me dit pour dernier adieu : « Si mes vœux sont exaucés, vous arriverez à bon port ; partez avec confiance, la Providence est avec vous. »