Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/217

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quelque peine à le reconnaître, tant il était richement vêtu : tous ses habits lui avaient été prêtés par un ami ; car, ainsi que moi il avait été complètement dévalisé. Il avait les larmes aux yeux en s’informant de ma santé. Après une heure de causerie, pendant laquelle nous parlâmes de notre temps de misère, il se retira et me fit ses adieux, non sans m’avoir priée d’accepter, en souvenir de nos malheurs, un joli fichu brodé de soie de diverses couleurs et d’un travail très-précieux.

Mon départ était fixé pour le 11 novembre ; je devais partir par un steamer de la malle des Indes ; le gouvernement français payait mon voyage jusqu’à Marseille.

La veille de mon embarquement, je reçus deux visiteurs, que je ne puis oublier de citer : c’étaient le capitaine Rooney et un des lieutenants qui avaient fait partie de l’expédition envoyée à ma recherche. Cet officier, après m’avoir exprimé toute la joie qu’il ressentait d’avoir participé à ma délivrance, me présenta un livre écrit en langue allemande, que je reconnus pour être celui dans lequel j’avais tracé à l’aide d’une épingle, quelques lignes en français et en anglais. Ce