Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/28

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y régnait partout, et, ce qui me frappa tout d’abord, ce fut le va-et-vient de cette population composée d’hommes et de femmes de races et de couleurs différentes, revêtus de leurs costumes nationaux. On coudoyait à chaque instant les hommes de l’ouest et de l’est de l’Amérique, les Indiens des îles Havaï ou Sandwich et de Taïti, les Européens de toutes les parties du continent. Les émigrations ayant été très-fréquentes pendant les années qui précédèrent mon arrivée, la population avait considérablement augmenté, et San-Francisco pouvait alors contenir environ soixante mille âmes.

Mais cette ville allait de jour en jour changer de physionomie : des constructions en pierre commençaient à s’élever ; Montgommery street, une des plus belles rues, était pavée et laissait voir de superbes maisons ; des magasins, des cafés, des hôtels magnifiques, étincelaient, le soir, aux lumières, et, en voyant la foule sortir de Metropolitan-Theater, qui est dans cette rue, l’on ne pouvait s’imaginer que, six ans auparavant, les Indiens chassaient à cette même place, avec le lasso, les bœufs et les chevaux sauvages.