Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/31

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compose exclusivement des produits et denrées qu’ils importent de leur pays, et, dans Dupont street, ils ont des maisons où des tables de jeux sont dressées pour exciter la passion de ceux de leurs compatriotes qui veulent tenter la fortune.

Ils ont aussi un théâtre, mais un vrai théâtre (en planches bien entendu), où ils représentent des pièces chinoises, leurs sujets sont d’une singularité telle, qu’il serait bien difficile d’en faire la plus légère description. Ce sont des cris, des grimaces, des contorsions qui vous surprennent et vous donnent à chaque instant l’envie d’un fou rire. Les femmes sont généralement exclues de ces troupes artistiques. L’emploi des ingénues et autres est confié à de jeunes garçons il faut leur accorder cependant qu’ils déploient la plus grande richesse dans leurs costumes, on ne les évalue pas à moins de cinquante à soixante mille piastres.

Une autre population non moins bizarre se fait encore remarquer à San-Francisco ; ce sont les noirs. Ainsi que les Chinois, ils se sont réunis comme les membres d’une grande famille, et ils habitent un côté de Kearney street ; mais les motifs qui les ont