Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/32

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fait ainsi s’agglomérer sont différents ; l’antipathie des Américains à l’égard des nègres est connue et peu dissimulée ; le mépris qu’ils leur témoignent a naturellement porté ces derniers, par les besoins d’une commune défense, à se réunir entre eux et à ne gêner en rien leurs oppresseurs. La haine réciproque des deux races qui, chez l’une, est timide, et, chez l’autre, arrogante, se traduit par l’absence presque complète de relations. Les noirs sont exclus de tout établissement public fréquenté par leurs tyrans, tels que les restaurants, les cafés, les théâtres ; aussi n’ont-ils d’autres moyens de montrer leur goût pour la toilette qu’en se promenant dans les rues, les doigts chargés de bagues, avec des cravates de soie éblouissantes, et dont la couleur tendre tranche ridiculement avec leur teint d’ébène ; on en rencontre çà et là qui s’étudient imiter les manières d’un gentleman, et vous les voyez préoccupés du lustre de leurs chaussures et s’efforçant à paraître des dandys parfaits. Tous les efforts de Mme Beecher-Stowe n’ont pu encore les réhabiliter dans l’esprit des citoyens des États-Unis, auxquels semblent parfaitement ridicules les sympathies de cette femme généreuse