Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/38

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çant avec la plus complète impunité leur astucieux métier ; s’ils entrent dans un de ces établissements, ce n’est pas pour perdre leur temps à tenter la fortune ; ils trouvent plus commode de s’emparer de l’or répandu sur les tables et d’opérer ensuite leur retraite, avec le plus grand sang-froid. Les spectateurs et le personnel des gamblers sont foudroyées par tant de hardiesse, mais personne n’ose prendre au collet ces audacieux voleurs. Ces délits sont déjà depuis longtemps consacrés par la tradition, et le gouvernement local et la police sont encore dans un tel état d’enfance, que cette violence d’un petit nombre est tolérée mais les méfaits scandaleux commis par les hommes de la Bande noire seraient trop nombreux à relater ici, s’il fallait en faire un récit complet ; il suffira de dire que les policemen les laissaient agir dès qu’ils s’étaient fait reconnaître à eux. Chaque jour un commerçant avait à déplorer des pertes que plusieurs de ces coquins lui avaient fait subir. S’avisait-il de porter plainte ? ces voleurs cassaient, brisaient tout chez lui, enfin mettaient sa maison en ruine. Ils mangeaient de leur autorité privée dans les restaurants, buvaient, con-