Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/39

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sommaient dans tous ces endroits publics, avec l’audace qui leur était connue ; ils troublaient les réunions par toute sorte d’extravagances, et bien que leurs excès eussent cependant diminué d’une manière sensible depuis les premiers temps, il n’existait encore, en 1852, aucun pouvoir régulier qui pût sévir contre eux.

À notre arrivée à San-Francisco, nous avions loué, ma sœur et moi, dans Montgomery-street, une petite chambre meublée que l’on nous fit payer trois cents francs par mois, ce qui nous semblait assez cher, attendu que l’eau y filtrait le long des murs et inondait notre lit en temps de pluie. Nous crûmes d’abord que la vue dont nous jouissions compenserait un peu la cherté du prix, car cette vue s’étendait sur la plus grande partie de la ville et des montagnes environnantes mais peu de jours après, nous nous aperçûmes que nos fenêtres faisaient face à la maison d’un boulanger choisi par le comité de vigilance pour y établir son tribunal. Une corde enroulée sur une poulie fixée au premier étage était l’emblème de cette Thémis simple et sommaire ; connue sous le nom de loi de Lynch. Un matin que je m’étais