Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/58

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pauvres en métal que celles du Nord : aussi la masse des travailleurs s’est-elle portée vers ce dernier côté.

Il y a deux saisons bien distinctes pour le travail des mines : l’une commence au mois de novembre, au moment des pluies, et l’autre après la fonte des neiges, c’est-à-dire en avril ou mai. Si tous les placers avaient de l’eau en abondance, on aurait extrait plus d’or de la Californie, et les mineurs n’auraient pas à souffrir la misère pendant les temps de sécheresse.

Les bénéfices des mineurs dépendent de la veine qu’ils poursuivent : les uns gagnent cinq piastres par jour ; les autres, plus favorisés, travaillent sur un claim qui leur rapporte jusqu’à dix, douze piastres et plus. Il en est enfin auxquels le hasard fait découvrir un terrain non encore exploité, et qui s’enrichissent en très-peu de temps : ceux-là sont les élus du sort ; mais ceux dont on ne parle pas, ce sont les malheureux qui ont abandonné leur famille et leur patrie dans l’espoir de réaliser en peu d’années leurs rêves de fortune ; arrivés les derniers, ils n’ont souvent plus trouvé que des terrains épuisés dont le produit ne suffit même pas à les faire vivre. La mi-