Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/68

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les îles Sandwich. Vers cette époque, Mme Nelson, qui s’était bien portée jusqu’alors, devint mélancolique et souffrante. Pour la distraire de son malaise, je lui proposai de nous faire tirer la bonne aventure par deux Chinois qui parlaient un peu anglais. Ils avaient des prétentions à l’infaillibilité dans l’art de la chiromancie. La curiosité m’était venue de mettre leur science à l’épreuve, en voyant le second du bord éclater d’un fou rire en les écoutant. Le plus difficile était de décider ces magots à nous approcher ; je fis tant qu’ils vinrent auprès de nous. Mme Nelson leur tendit la main avec un certain air de raillerie et d’incrédulité ; ces deux Chinois examinèrent avec attention cette main mignonne et blanche ; et fixant tour à tour les yeux sur son visage ils s’interrogeaient entre eux sur les lignes qu’ils découvraient. Cette consultation durait depuis un moment et cela commençait à nous impatienter, car ils ne nous parlaient pas. Croyant qu’ils se moquaient de nous, nous les pressâmes de s’expliquer, mais ils gardèrent le silence. Mon amie leur demanda alors en souriant s’ils n’étaient pas sûrs de leur prétendue science. L’un d’eux répondit qu’ils se tai-