Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/69

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saient, crainte de l’affliger. « Vous avez tort, leur dit-elle, car je n’y crois pas. » Je ne sais si cette parole les mécontenta, mais ils se mirent à lui tirer le plus triste horoscope. « Vous avez été très-riche, lui dirent-ils (et cela était vrai), mais il est inutile de chercher à le devenir davantage, car vous n’avez que très-peu de temps à vivre. »

Mme Nelson parut frappée de cette prédiction et, à partir de ce moment, elle tomba dans une tristesse qu’il me fut impossible de dissiper. Je me reprochai presque, comme une mauvaise pensée, de l’avoir engagée à consulter l’avenir. Néanmoins, je voulus à mon tour connaître mon sort, et je tendis bravement la main gauche. Le second horoscope parut les dédommager du premier, ils me dirent que j’avais des lignes très-heureuses ; qu’un jour je deviendrais riche, mais très-riche. Cependant, leur visage prit tout à coup une expression sérieuse en se montrant un signe sur mon front, qui n’était certainement visible que pour eux il indiquait qu’un jour il m’arriverait un grand malheur, mais…, car il y avait un mais, que pourtant cela ne ferait peint obstacle à ma future prospérité. Je ris de leurs prédictions