Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

touchés par l’une d’elles nous coulions infailliblement : le capitaine, vieux loup de mer, jetait souvent les yeux sur son baromètre, et chaque fois il n’avait rien de rassurant ; nous subissions, disait-il, la queue d’un typhon. L’inquiétude la plus vive commençait à s’emparer de tous ; l’Arturo vint à faire eau ; il fallut forcer les Chinois de l’entrepont à s’employer aux pompes. Il y avait trois jours que nous étions submergés, c’est le mot, par une pluie antédiluvienne lorsque la tempête vint pourtant à s’apaiser. Mais un calme plat, qui dura neuf jours, succéda à la tourmente. De temps à autre, une brise légère s’élevait, mais des courants contraires nous repoussaient toujours. Bref, il y avait vingt et un jours que nous étions ballottés aux abords de l’empire chinois, lorsque le capitaine vint nous dire que nos vivres étaient presque épuisés. Les matelots de l’Arturo, harassés de fatigues et peu confiants du reste dans l’expérience de leur capitaine, lui déclarèrent qu’ils se refuseraient à exécuter les manœuvres s’il ne leur permettait de détacher une embarcation et d’aller avec une partie de l’équipage à la recherche de Hong-Kong, qui ne devait pas