Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/73

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vais présage. Que pouvais-je seule dans l’avenir, sans un conseil, sans une voix amie, dans la nouvelle route que je m’étais tracée ? que n’aurais-je pas donné pour retourner en arrière ! mais je ne pouvais arrêter le navire qui m’emportait à pleines voiles ; je dus subir ma destinée !

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Les mers de la Chine sont parsemées de récifs qui rendent la navigation extrêmement périlleuse dans cette partie du monde ; cependant, nous dépassâmes, par un temps superbe, les Bacchises, groupe d’îlots parmi lesquels notre navire glissa sans encombre. Trois jours encore et nous devions toucher la terre ; nous nous félicitions déjà d’être au terme de notre voyage, lorsqu’un ouragan des plus effroyables vint fondre sur nous. Le tonnerre gronda dans l’immensité avec accompagnement d’éclairs ; des nuages noirs, énormes, roulaient dans le ciel avec furie, ils étaient en couches si épaisses au-dessus de nos têtes, qu’ils assombrissaient l’atmosphère dans toute son étendue. Au loin, partout se montraient à nos yeux des trombes à l’aspect gigantesque ; si nous étions