Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/82

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fut pas sans peine que nous y parvînmes. Nous n’avions pas fait cent pas dans les rues, que tout le monde nous suivait des yeux en nous montrant du doigt, en criant après nous, pour être plus véridique. Mais comme notre société s’était renforcée d’autres personnes, nous fîmes peu d’attention à ces criailleries tartaro-chinoises. Je remarquai sur notre passage que presque chaque maison avait un petit autel dans une niche, consacré à l’usage religieux. Ce qui me frappa surtout, ce fut l’ordre parfait avec lequel sont rangés les magasins.

À Canton, chaque profession est classée par corps de métier. Une rue n’est habitée que par les marchands de porcelaine, une autre par les vendeurs de thé, une troisième par les négociants en soieries, etc. On ne peut se lasser d’admirer les étalages merveilleusement disposés, où figurent des produits d’un travail admirable : meubles de laque, éventails d’ivoire, écrans, stores, tapisseries, étoffes à reflets éclatants, se disputent à chaque pas l’attention de l’étranger. La rue appelée New-China street est bordée de ces magasins splendides, installés dans des bâtiments aux toits aplatis, garnis de boules multicolores. Cha-