Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

préhensions, il essaya de me rassurer, mais je voyais, malgré lui, son visage se rembrunir, et c’était avec juste raison. Le baromètre qui s’était maintenu jusque-là, tomba si bas en moins d’une heure, que le doute n’était plus permis ; nous allions être aux prises avec le typhon. Le typhon, ce vent si redoutable dans les mers de l’Inde et de la Chine, et dont l’influence désastreuse amène toujours, sur mer comme sur terre la désolation et la mort. Le typhon est plutôt la réunion de tous les vents soufflant avec fureur des quatre points cardinaux, qu’un seul soufflant sans partage. Ce n’est pas plutôt le vent du nord que celui du sud, le vent d’ouest que celui d’est ; ce sont tous les vents combattant entre eux et faisant de la mer le théâtre de leur lutte. Le capitaine, reconnaissant à ces signes précurseurs que nous étions menacés de l’une des plus terribles tempêtes, fit exécuter de rapides manœuvres. Il était temps, car les vents cette fois étaient déchaînés, la mer tourmentée en tous sens soulevait ses vagues comme des furies ; de sombres éclairs sillonnaient la nue précédant les coups du tonnerre dont le bruit éclatait de toutes parts avec fracas. Poussé de l’avant à