Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/95

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J’entre-bâillai la porte de ma cabine et je jetai un coup d’œil dans la salle à manger. On n’y voyait plus alors qu’un amas confus de meubles et de vaisselle renversés et brisés ; l’eau y ruisselait de toutes parts.

Vers quatre heures, voulant contempler les effets désastreux de la tempête, je montai sur le pont ; je m’y frayai un chemin avec peine ; il était rempli d’objets brisés, câbles, chaînes, sans compter les trois mâts. L’eau de la mer avait été tellement remuée dans ses profondeurs, qu’elle avait pris la teinte jaunâtre de ses couches de sable. Le ciel chargé de nuages éclairait l’horizon par un jour douteux ; je portai avec tristesse mes yeux autour de moi, et je vis nos matelots allant çà et là, l’air épuisé, accablés de fatigue. Cinquante-deux poules et six porcs avaient été tués par l’effet du roulis. Comme nous avions la terre en vue, le capitaine, après avoir fait hisser avec grand’peine une voile à l’avant, fit mettre le cap sur Hong-Kong. Il nous fallait regagner cette ville, notre navire ayant besoin d’au moins six semaines de réparations.

En même temps que le calme se rétablissait l’ap-