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LE MIROIR DES JOURS


LES HEURES


 
Une à une, le long du jour passent les Heures,
Semblables et pourtant différentes chacune ;
Aux feux d’or du soleil, aux feux bleus de la lune,
Leur cortège infini traverse nos demeures.

Chantant un air égal sur des notes mineures,
Chacune emporte un peu de notre âme, et plus d’une
S’en retourne chargée, ayant pris pour fortune
Le beau trésor des espérances les meilleures.

Ainsi les Heures vont, cruellement sereines,
Par le monde, portant à leurs fronts, froides reines,
Les couleurs de la vie en changeants diadèmes.

Et successivement chacune naît, expire ;
Et toutes à la fois sont les Heures suprêmes
Qui gouvernent le cœur des hommes, leur empire.