Page:Lozeau - Le Miroir des jours.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
139
LE MIROIR DES JOURS


Ô vrai Musicien, ô Silence profond !
Calme charmeur de mélodie universelle,
Sur ton autel, je brûlerai le violon
Et le si grave et le si doux violoncelle !

Car tout ce qui te chasse, ô Silence, est mauvais,
Hors la parole humaine et le chant solitaire ;
Et c’est toi qui, dans les temps anciens, t’élevais,
Ô Silence, premier orchestre de la terre !…

* * *

Parlez-moi. Votre voix pleine de mots muets
M’enchante ; je comprends surtout ce qu’elle cache.
Laissez au piano dormir ces menuets,
Et rêvons : il n’est rien de meilleur, que je sache…