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LE MIROIR DES JOURS


LE PARADIS


 
S’il est au paradis un lieu pour les poètes,
Ce doit être la plus sereine des retraites,
Où le silence est fait de bruits d’ailes et d’eau,
Où le feuillage bouge en transparent rideau.
Crépuscule éternel, l’ombre à peine déploie
Son voile gris devant le soleil qui flamboie,
Et toujours les ors verts, rouges et violets
Teignent les arbres hauts du feu de leurs reflets.
Sans cesse, une musique est dans la brise errante :
Cet asile est au bord de la mer murmurante.