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Page:Lozeau - Le Miroir des jours.djvu/240

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LE MIROIR DES JOURS


Vanité ! vanité ! ― Courbe ton front que dresse
Plus haut que ton destin l’ambitieux désir !
La mort, de toutes parts, avidement te presse,
Le néant d’où tu sors cherche à te ressaisir !

Cris de gloire perdus, qu’on peut à peine entendre
Dans la sourde rumeur que fait l’humanité,
Vous montez d’une bouche où reste un goût de cendre,
Vous n’êtes qu’un vain bruit par lui-même écouté !

Vanité ! ― Tout s’éteint, tout expire et tout passe,
L’astre dans sa clarté, le monde en son orgueil !
Et l’homme, qui remplit de tumulte l’espace,
Mesure sa grandeur aux planches du cercueil !