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LE MIROIR DES JOURS


L’OMBRE


 
Dans les branches le vent souffle une faible plainte ;
Je l’écoute gémir dans la lumière éteinte.
La lune a disparu, les étoiles ont fui.
On ne voit rien bouger. On n’entend que le bruit
Du feuillage qui tremble et du pas qui résonne.
Le silence nocturne au son des mots frissonne.
D’une fenêtre, où brille un feu de lampe bleu,
Monte une exquise voix de femme, et, peu à peu,
Comme venant du fond de l’âme universelle,
Sincère, triste et lent, chante un violoncelle…