Page:Luís Fróis et al. - Lettres du Iappon - 1580.djvu/9

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gentes occupations, & ſommes iournellement pour eſpandre le ſang, & employer la vie pour noſtre ſaincte foy, laiſſant à part pluſieurs autres choſes, i'en eſcriray ſeulement vne des plus graues & ſerieuſes qui ſoient iuſques à preſent aduenues en ces quartiers de pardeça. Et premierement faut qu'entendiez qu'en toute ceſte grande Iſle nous ſommes de la Compagnie vingt & trois preſtres, & autant d'autres, qui ne ſont pas preſtres, & y a deſia vingt huict ans, que les noſtres mirent le pied en ce Royaume de Bungo, le Roy duquel nous a touſiours fauoriſé : & nonobſtant qu'il ſoit pour encores payen, outre les autres faueurs, qu'il nous a faites, il nous a donné vn lieu fort bien aëré, ſitué tout pres de ſon Palais, & voiſin de la mer, fort propre pour nos exercices, & qui a de circuit demy lieuë, là où on à deſia donné aſſez bon commencement à vn College, choſe que nous auions fort deſiré, auquel à la maniere de noſtre inſtitut, & ſe rafraiſchir des trauaux & continuels labeurs, qu'ils endurent. L'on y pourra auſſi dreſſer vn Seminaire propre pour enſeigner diuerſes facultez, & langues, & nommement la Iapponoiſe. Or d'autant plus que qu'en toutes choſes nous auons eſté