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par son genre d’existence parisienne toute de tension et de fatigue.

Cette année-là, à la mi-août, époque de la morte-saison, une chaleur intense et prolongée régnait à Paris, dispersant au loin tous ceux qui avaient la moindre possibilité de quitter la capitale suffocante et embrasée. Les Parisiens moins fortunés et condamnés à y rester étaient dans l’attente fiévreuse du résultat des élections de l’Assemblée législative à laquelle incombait le devoir de régir la France durant les quatre années suivantes. À Paris, comme dans toute la France, on ne s’entretenait que des chances de tel ou tel candidat.

Le procès du Panama d’inoubliable souvenir venait de troubler tous les esprits, enflammant les passions des partis politiques opposés, les déchaînant jusqu’au meurtre, rejetant dans l’ombre toutes les autres questions d’intérêt social.

La cruelle mort avait ravi sa proie le 16 août, et le 19, veille des élections générales, le service funèbre du professeur Charcot avait lieu à l’église de la Salpêtrière désespérée et pleurant celui qui était estimé et aimé de tout l’établissement. Malgré ce conflit d’événements qui absorbaient chaque Français, la fatale nouvelle de la mort prématurée de M. Charcot consternait à Paris, comme partout ailleurs, tous ceux qui l’avaient connu. Le jour même, le télégraphe portait l’événement douloureux et regrettable à la connaissance du monde entier, et dès le lende-