Page:Lubimoff - Le Professeur Charcot, étude scientifique et biologique.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 9 —

main, la presse parlait avec le plus profond regret de cette irréparable perte. Plusieurs journaux l’annoncèrent en gros caractères à leur première page.

Quelques journaux médicaux parurent ensuite encadrés de noir, affirmant ainsi le deuil que portaient ensemble la science et la patrie. Des articles faits à la hâte donnaient des notices biographiques mélangées d’informations peu exactes ou même fausses. Ceux qui espéraient trouver des renseignements plus complets et plus vrais dans les discours mortuaires furent déçus dans leur attente. On respecta rigoureusement la volonté du défunt, souvent exprimée par lui et qui trahissait, comme en bien d’autres circonstances, la grande modestie de cette âme élevée. Pas une couronne ne fut déposée sur son cercueil, aucun discours ne fut prononcé sur son tombeau. Les innombrables couronnes envoyées de toutes les parties de la France, celles des différentes sociétés et des personnalités amies, rassemblées dans un fourgon qui ne figurait pas au cortège, furent expédiées directement au cimetière.

Cette tombe prématurée se referma dans un silence général, en l’absence de paroles officielles et de discours fleuris. On n’entendait que les gémissements douloureux de la famille, ceux des amis et des nombreuses individualités qui savaient quel bienfaiteur elles perdaient.

La mort de M. Charcot — comme celle d’autres grands hommes — donna naissance à une légende