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ses émules contemporains, surtout à l’étranger, plusieurs de ses écrits furent accueillis non seulement avec incrédulité, mais même avec indignation. Ce qui est particulièrement singulier, c’est qu’on s’attaqua de préférence à ceux d’entre eux qu’on considère à présent comme l’acquisition la plus précieuse et capitale de la science. Je veux parler de ses travaux sur l’affection tabétique des articulations et des os, de l’hystérie chez les hommes, etc., etc. Les médecins anglais contemporains intitulent la première de ces affections Charcot’s joint disease, la traitant ainsi d’une forme de maladie à part.

Cette attitude de ses contradicteurs ne troublait pas M. Charcot. Se sentant sur le terrain ferme et bien fouillé par lui de la neuropathologie, il continuait sans crainte la divulgation des faits nouveaux et proclamait ses dogmes.

« Il faut du temps pour que ça entre dans leurs idées », disait-il avec calme de ses critiques, et cependant il s’écoulait bien des années avant que ses découvertes fussent appréciées à leur juste valeur. Ceci concerne surtout les contemporains germaniques.

Lorsque d’aucuns lui disaient que malgré la richesse des matériaux mis à leur disposition et leurs nombreuses recherches, ils ne découvraient point les faits annoncés par lui, il répondait simplement et brièvement : « Cherchez et vous trouverez », et c’est ce qui arrivait effectivement. De pareilles anomalies du monde savant méritent-elles, du reste, qu’on s’y arrête !