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front. Chez M. Charcot, au contraire, l’auditeur suivait, fasciné et charmé, son interprétation toujours claire et limpide ; en sortant, on ne sentait plus peser sur ses épaules le lourd fardeau des études à parachever ; sa soif de s’instruire était apaisée et, enrichi d’une foule de connaissances nouvelles, on envisageait le monde avec satisfaction.

J’ai eu fréquemment pendant vingt ans l’occasion d’entendre les cours de M. Charcot, et j’entendais chaque fois un nouveau mot de la science, c’est-à-dire j’apprenais quelque chose de nouveau et qu’on ne pouvait pas trouver dans les livres spéciaux. Et je ne parle pas ici des conférences particulièrement consacrées à la description des manifestations et des formes nouvelles de maladies découvertes par lui.

Ses incomparables leçons, renommées dans le monde entier, attiraient à la Salpètrière un public qui s’entassait dans l’immense amphithéâtre, présentant un spectacle tout à fait original et différent de ce qui se voit partout ailleurs. Quelle variété, quelle différence de caractère dans les auditeurs des deux sexes qui y accouraient en rangs pressés de tous les coins de la terre !

À côté d’un jeune externe débordant de jeunesse et de vie et débutant dans la vie scientifique, on voyait la tête blanche d’un vieillard plus ou moins célèbre dans différentes branches de la science humaine. Près de l’artiste ou du littérateur à la physionomie animée et mobile, se dessinait le visage sérieux