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bien par le désir d’élargir le cercle de leurs connaissances et d’éclaircir quelque point obscur d’un vif intérêt sur quelque question palpitante dans la science moderne. On sortait de là moralement satisfait. Je me rappelle les éloges sincères et chaleureux du professeur S.-P. Botkine, si vénéré et regretté parmi nous et qui fréquentait assidûment les cours de M. Charcot en automne 1888, ainsi que ceux, remplis d’enthousiasme, de tant d’autres célébrités scientifiques et médicales avec lesquelles j’eus occasion de parler de ces inoubliables conférences du grand maître de la Salpêtrière.

M. Charcot commençait habituellement son cours à dix heures et le prolongeait pendant plus de deux heures sans interruption. Le désir d’être rapproché de lui pendant la leçon et d’avoir de bonnes places était si violent que malgré la distance et l’éloignement de la Salpêtrière, l’amphithéâtre était déjà presque rempli une heure et demie avant l’apparition du maître vénéré et aimé qu’on attendait avec patience et recueillement.

De combien de solennité était entouré le moment de cette apparition sur l’estrade ! Presque toujours, M. Charcot était accompagné de quelques notabilités du monde scientifique, tant françaises qu’étrangères, que suivait la longue file de ses anciens élèves, le personnel de la clinique, chefs de sections, internes et externes. M. Charcot arrivait habituellement une demi-heure d’avance, même plus tôt, et trouvait son