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aptitude de M. Charcot à s’assimiler et à rendre dans la perfection les différents phénomènes morbides de ses malades, tels que le changement de voix, la prononciation, l’expression du visage, les anomalies dans la démarche ainsi que dans les gestes et l’allure générale. Dans les moments pathétiques, sa voix au timbre si sympathique de baryton prenait des intonations graves.

Cela arrivait surtout lorsque M. Charcot faisait l’examen de ses malades provenant de l’Alsace et de la Lorraine ; il produisait alors une impression saisissante, allant jusqu’au fond de l’âme. Emporté par la conviction de l’influence que leur nouvelle situation politique avait sur l’origine des affections de ces malades, il déversait devant son auditoire cosmopolite tout ce qui s’amassait dans le fond de son âme patriotique d’indignation contre les mesures inhumaines du gouvernement allemand pour la germanisation des provinces conquises. L’auditoire toujours si nombreux comptait des représentants de toutes les nations civilisées, et dans ce nombre une quantité considérable d’Allemands.


Restant sur le terrain de la réalité, parlons à présent de M. Charcot comme médecin. Ici nous devons l’envisager sous ses deux faces comme diagnostiqueur et thérapeute. Le plus heureux assemblage des dons les plus rares favorables à la diagnose le mettent ici à la hauteur de la perfection absolue. Aux connais-