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pièce. Il découvrit alors qu’elle apportait tous les soirs un litre de rhum destiné aux frictions, que cette bouteille était toujours vide le matin, et lorsqu’il arrivait assez souvent qu’il en fallait une autre pour frotter les jambes dans la matinée, pour le soir il ne restait plus une goutte de rhum. Ainsi tout s’expliquait à la satisfaction générale.

M. Charcot dit alors à son collègue que lorsqu’une passion pareille se développe chez un homme, il est très difficile de le décider à un aveu sur la cause réelle de la maladie ; quant aux femmes, c’est impossible.

Par son enseignement clinique M. Charcot a beaucoup contribué à développer nos connaissances sur ce qu’on appelle les formes frustes et compliquées des maladies nerveuses, lorsque quelques processus pathologiques différents se développent simultanément chez le même malade. Les trois dernières conférences de l’été dernier — les dernières de sa vie — ont présenté le summum de perfection de l’analyse clinique. Il examina entre autres trois malades, dont l’un présentait un cas très particulier du « tabes dorsalis », compliqué de tout un groupe de phénomènes décrits par Duchenne de Boulogne sous le nom de paralysie des lèvres, de la langue, du pharynx et du larynx ; le second était atteint de la même paralysie de Duchenne avec la sclérose amyotrophique des cordons latéraux de la moelle épinière, le troisième malade offrait un groupement de tous ces phénomènes comme processus autochtone.