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bonne fortune avait rapprochés de lui. C’est ce que lui exprimait un jour, au nom de tous ses élèves, le respectable professeur de la Faculté de Paris, M. Cornil, interprète de leurs sentiments intimes : « Vos disciples vous entourent d’une affection profonde et ils sont heureux de votre gloire qui rayonne sur eux. »

Jouissant d’une autorité immense au double point de vue de la science et du monde, sachant le poids qu’avait son opinion, il ne l’exprimait qu’avec la plus grande délicatesse et circonspection, tant en matière de médecine que de choses publiques. Plus grave était l’état d’un malade, plus désespérée sa situation, plus il témoignait d’intérêt sincère et encourageant au patient et à ses proches, ce qui donnait parfois le change sur le vrai sens de ses paroles.

Quelques remarques, sous forme d’introduction, faites par lui pour l’ouvrage d’un de ses élèves, ouvraient à celui-ci toutes les portes.

On doit dire la même chose de son opinion sur le mérite respectif de tel ou tel parmi les nombreux candidats aux postes des différentes institutions médicales. Certes, dans le grand nombre d’évincés, frappés dans leur amour-propre, on entendait parfois formuler contre lui, le reproche d’avoir voulu favoriser un des siens. Mais j’ai été souvent témoin des moments bien pénibles par lesquels passait le cœur si profondément humain de M. Charcot lorsque, s’inclinant devant les traditions séculaires des institutions et les