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d’un typhus abdominal à la marche traînante. Le père en reçut un contre-coup très violent ; néanmoins, comprimant toute démonstration de sentimentalité, il continua le cours de ses occupations journalières comme d’habitude. Lorsque de nombreuses marques de sympathie et d’intérêt se produisirent, M. Charcot répondait que c’était un cas léger de typhus abdominal, sans aucune gravité, mais exigeant un traitement prolongé. Il affectait en même temps un grand calme, mais ceux qui le connaissaient bien savaient ce qui se passait dans son âme, et peut-être que le malade même ne souffrait pas autant que le père dissimulant ses angoisses secrètes. Plus tard les travaux scientifiques et sérieux de ce fils, qui trahissent de grandes qualités naturelles héréditaires, causèrent la plus vive joie à M. Charcot.

Sur le terrain de l’activité publique, les qualités élevées de son âme unies à son véritable génie, lui attirèrent les sympathies universelles. La fermeté des convictions et la constance du caractère dominées par une volonté énergique formaient la base de sa nature ainsi que les liens qui lui rattachaient pour toujours les favorisés de la fortune que leur destinée mettait sur sa route. Lui-même était doué de la faculté particulière de reconnaître les qualités des hommes et de savoir les choisir. À mesure qu’il grandissait dans l’opinion publique pendant le cours de sa carrière, il élevait en même temps tous ceux que leur