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Si je devais seulement citer les plus remarquables, j’aurais à cataloguer deux véritables musées et des plus riches.

Entre autres M. Charcot était grand connaisseur et amateur de Gobelins. L’attention de tous ceux qui dépassaient le seuil de ses deux maisons, particulièrement celle du boulevard Saint-Germain, était attirée par les spécimens rares et précieux qui ornent les murs et les meubles et drapent toutes les pièces de l’appartement, à commencer par l’entrée. J’ai conservé dans ma mémoire une remarque caractéristique de M. Charcot. Un jour, dans les commencements de ma carrière, après une consultation très prolongée dans un hôtel parisien fort riche, avec de grandes prétentions au goût et au confort, j’eus l’occasion de reconduire M. Charcot qui se hâtait d’aller à une autre consultation. Pendant qu’il mettait son pardessus, il jeta rapidement un regard scrutateur sur une des tapisseries du vestibule. « C’est de grande valeur ce Gobelin-là, remarqua-t-il en s’en allant ; il devrait changer de place avec ceux qui se trouvent au salon. » Plus tard le jugement porté par les connaisseurs sur la beauté de ce Gobelin et la nullité des autres vint confirmer la remarque faite en courant par M. Charcot.

Dans les moments fugitifs de repos que s’accordait M. Charcot, la musique était une jouissance exquise pour son âme. Sans être musicien lui-même il comprenait et aimait cet art, accordant ses préférences aux classiques, tels que Gluck, Beethoven et Weber.