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portant tous ces derniers jours et je pars à l’instant même, accompagné jusqu’à la gare de ma femme et de ma fille. » Je lui proposai timidement de lui amener à l’instant la malade en question. Regardant sa montre, il remarqua que je n’aurais pas le temps de le faire. Puis, ayant réfléchi, il me dit de retourner chez elle, qu’il y passerait en allant à la gare.

Je revins de suite chez la malade et j’y entrai presque en même temps que M. Charcot. Après un examen minutieux M. Charcot donna son opinion et prit affectueusement congé de la patiente. En le reconduisant, j’observai que sa femme et sa fille attendaient dans le landau. Cette consultation fut la dernière de cette vie si active et si précieuse consacrée au soulagement de toutes les souffrances.

Profitant des vacances, M. Charcot avait voulu visiter le lac des Settons, dans la Nièvre, en compagnie de ses anciens élèves, les distingués professeurs à la Faculté de Paris, MM. Debove et Straus, et aussi du gendre de M. Pasteur, M. René Valléry-Radot.

Arrivé le 15 août, après un voyage assez fatigant en voiture et par la grande chaleur à Montsauche, petit bourg situé sur le lac, M. Charcot était de très bonne humeur ; il causa de la manière la plus animée en dînant à l’hôtel des Settons.

Ayant pris congé de ses amis, il écrivit à sa femme dans les termes les plus enjoués et, la lettre finie, il s’endormit paisiblement. À deux heures, de violentes douleurs à la poitrine le réveillèrent, il appela ; aussi-