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tôt accoururent MM. Debove et Straus. Ils le trouvèrent assis dans son lit et lui proposèrent une injection sous-cutanée de morphine, ce qu’il accepta. Cela le calma momentanément et il voulait déjà s’étendre et se rendormir, mais la respiration devint subitement difficile, les symptômes d’œdème pulmonaire se manifestèrent comme dénouement de l’affection du cœur, et après une très courte agonie tout fut fini. Le grand maître, le travailleur infatigable, dévoué au bien-être de l’humanité, venait de s’endormir du sommeil éternel. Il venait de s’éteindre le flambeau de la science, qui avait répandu sa flamme vivifiante durant plus de trente années !

Le 18 août, à la gare de Lyon, là où quelques jours auparavant M. Charcot s’embarquait plein de force et d’espérance, ses parents abîmés de douleur et ses élèves consternés étaient réunis pour recevoir sa dépouille mortelle. De la gare le cercueil fut transporté directement à la Salpêtrière et déposé dans l’église toute tendue de draperies noires aux écussons du défunt. Toute la nuit, la famille, les élèves et le personnel de l’établissement veillèrent auprès du corps. Le lendemain, à dix heures, avait lieu la cérémonie funèbre en présence des parents, des élèves, des représentants du gouvernement, de la Faculté, de l’Académie et des délégués des différentes sociétés savantes tant françaises qu’étrangères.

Plongée dans la douleur la plus profonde la grande famille de la Salpêtrière, composée de plusieurs mil-