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INTRODUCTION XV

lement et insérées dans le texte même de son livre[1].

La Porte du Theil a supposé que la fin de notre chronique, qui va de 1462 à 1468, n'était pas, comme la partie antérieure à la première de ces dates, l'œuvre d'un moine du Mont-Saint-Michel. « A cette année 1462 commence une nouvelle continuation, écrite d'une autre main et d'un autre caractère que ce qui précède ; et dans ce qui suit, on ne trouve plus aucune particularité relative au Mont-Saint-Michel. Il n'est pas même parlé du pèlerinage que le roi Louis XI fit en ce lieu après la reprise entière de la Normandie en 1465. Une pareille omission, jointe à l'observation que je viens de faire sur le changement d'écriture et de caractère, démontre presque évidemment que cette dernière partie de la chronique dont je donne ici la notice, est l'ouvrage d'un rédacteur différent de celui à qui on doit la partie qui embrasse depuis 1366 jusqu'en 1462, et même que ce nouveau rédacteur n'était pas, comme l'autre, un religieux du monastère du Mont-Saint-Michel. Mais vraisemblablement il était établi en Normandie ou en Bretagne, car il paroît n'avoir été instruit, du moins ne s'être occupé, que de ce qui se passa dans ces deux provinces[2]. »

Il est certain qu'à partir de 1462 l'écriture du manuscrit est d'une autre main que celle qui précède; mais les chroniqueurs, au moyen âge comme de nos

  1. p. 268 à 274. Un fragment très court de la chronique du Mont-Saint-Michel, comprenant la partie du récit relative à Jeanne d'Arc, a aussi été publié en 1847 par M. Jules Quicherat. Procès, t. IV, p. 313 et 314.
  2. Notices et extraits, II, 311.