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XIV CHRONIQUE DU MONT-SAINT-MICHEL

Anglais, de 1417 à 1450, sont racontés ici avec une prédilection marquée et presque toujours avec une précision chronologique et topographique que l’on ne retrouve pas dans les autres chroniques du xve siècle. Par exemple, à la date du jeudi 31 juillet 1438, on y mentionne en ces termes la capture faite par les Anglais de cent soudoyers de la garnison du Mont : « En cel an (1438), le derrain jour de juillet, les Anglois prindrent à Ardevon viron cent des gens a pié de ceste place. » Ailleurs, à la date du mercredi 15 octobre 1449, on lit que François, duc de Bretagne, au retour de son expédition en basse Normandie, vint loger avec les seigneurs de son armée « en ceste ville du Mont Saint Michiel. »

Après ces citations, il semblera peut-être superflu d’énumérer tous les arguments qui militent en faveur de l’opinion de la Porte du Theil et démontrent l’origine montoise de notre chronique. Qu’il nous suffise d’ajouter que ces arguments ont paru décisifs à notre savant maître, M. Léopold Delisle, dont le jugement fait autorité dans toutes les branches de l’érudition appliquée à l’histoire de France en général et de Normandie en particulier. L’auteur de l′Histoire du château et des sires de Saint-Sauveur-le-Vicomte[1] a appelé de nouveau l’attention sur cette chronique qu’il n’a pas hésité à désigner sous ce titre : Chronique du Mont-Saint-Michel[2] et à laquelle il n’a pas dédaigné d’emprunter sept pages reproduites littéra-

  1. Paris, 1867, 1 vol. in-8.
  2. P. 237.