Page:Luchaire - Inauguration de l’Institut Français de Florence.djvu/4

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il plaît à l'ambassadeur de France en Italie de donner à ce jeune frère des grandes écoles françaises de Rome un témoignage public de l'intérêt du Gouvernement et de celui qui le représente. C'est aussi pour exprimer sa croyance dans la vitalité de cette création littéraire, pour modestes que soient ses débuts, et lui souhaiter une féconde et durable carrière. Je tiens enfin à remercier M. le Ministre de l'Instruction publique d'Italie, Thon. M. Rava, de lui avoir témoigné sa bienveillance en se faisant représenter ici et si bien représenter par le comté Cioia. Je sais par expérience combien il est porté à favoriser toute tentative pour rapprocher la pensée et la science de nos deux pays. Vous lui saurez grand gré, avec moi, de n'avoir pas laissé perdre cette occasion de le prouver.

« J'ai hâte, Messieurs, de laisser la parole à ceux dont l'initiative nous a réunis ici. Mais il me reste à accomplir un devoir envers eux, car ils ne peuvent en vérité se louer eux-mêmes. Je veux féliciter les esprits éclairés et persévérants auxquels est due la création de cet Institut.

« Ils ne se sont laissés arrêter par aucun des obstacles matériels que rencontre inévitablement une entreprise privée de cette nature. Et c'est justement son caractère libre qui me plaît en elle, parce qu'il atteste une fois de plus le progrès du rapprochement des esprits et des cœurs accompli depuis plusieurs années des deux côtés de la frontière.

« L'Institut français de Florence n'est pas, en effet, d'initiative gouvernementale : il naît spontanément des affinités intellectuelles des deux nations de culture latine : et à l'Université de Grenoble plus qu'à tout autre il appartenait de lui donner une forme tangible. C'est elle qui, la première, fonda une chaire de littérature italienne ; et les jeunes étudiants de ce pays qui vont s'initier à notre littérature sur ses bancs savent avec quelle bienveillance elle les accueille. Or, ce qu'elle offre à ceux-là, elle a conçu le dessein de l'offrir aux jeunes Français désireux d'étudier aux sources mêmes d'une des langues les plus belles et les plus riches qui furent jamais. Si je pénètre bien le dessein des initiateurs de cet Institut, ils ont voulu faciliter une sorte de libre échange d'idées entre leur pays et la noble patrie de la Renaissance, persuadés que l'un et l'autre y trouveront un égal profit. Si telle est, comme je n'en doute pas, leur conception, ils méritent le plus haut encouragement ; et ils méritent aussi d'être loués d'avoir