Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/223

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sur la chaussée, nous continuons, gaiement parfois, la

conversation commencée sur le trottoir.

— Vous ne connaissez ni le défunt, ni ses parents ; eonnaissais-je davantage les oisillons qui pleuraient leur nid et leur progéniture ?

(Virgile fait pleurer Philomèle sous l’ombre ; qu’on nous permette de nous servir de la même expression.)

Sterne ne limite pas ses élans de pitié ; l’âne, le chien du pauvre, sont ses amis, et, je vous le jure, les malheureux passereaux de la forêt étaient devenus mes amis depuis la veille. J’en voulais aux hirondelles d’avoir sonné la retraite. J’en voulais à la consigne sévère qu’elles ont mission de faire observer.

Mais ne faut-il pas que le chat-huant prenne ses ébats ! Si les oiseaux de jour ne se retirent point à l’abri avant la nuit close, ils s’égareront et seront inévitablement la proie des malfaiteurs nocturnes.

Et par transition, j’en revenais à songer aux sublimes mystères de la Nature, grande prêtresse de la Mort qui engendre la Vie.

t Matière éternelle éternellement animée, dogme de la métempsycose, âme du monde mue incessamment par la divine Providence !… Ces deux pauvres pierrots vont nourrir l’arbre et le gazon, ils se transformeront en herbe que broutera la vache de la ferme voisine ; et ce lait parfumé, que la fermière mélangera d’eau en dépit du Décalogue, contiendra des parcelles du corps de mes petits oiseaux.