Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/248

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mien, se pencha et me dit : — C’est un lézard vert, un mâle : il est magnifique ! Approchez-vous des ronces, et s’il va de votre côté, faites-lui peur avec votre canne. — Je vis le lézard, dont la couleur émeraude, en effet, était fort belle ; il fit plusieurs tours et détours, puis ne se sentant pas en sûreté, s’arrêta la tête haletante, le cou tendu, l’œil brillant, la gueule ouverte laissant voir une rangée de petites dents qui lui donnait assez l’air d’un jeune crocodile. Guérigny, qui s’était mis à genoux, se précipita sur lui, et le lézard se sentant pris, mordit le pouce du chasseur et resta ainsi plus de cinq minutes, ayant marqué, sans faire venir le sang, toutes ses dents dans la chair. — Il ne vous fait donc pas de mal ? — Non, ça pince un peu, mais ça n’est rien.

Après avoir cherché quelques instants, Guérigny me dit : — Il fait trop chaud en ce moment, les vipères redoutent la grande chaleur comme le grand froid, voilà ce qui fait qu’on en rencontre quelquefois traversant une route et allant chercher l’ombre. Dirigeons-nous vers la Montagne de Paris qui, comme vous le savez, est bordée de ravins profonds, nous èn trouverons là, bien sûr. — J’ai oublié de vous dire que notre chasseur avait cueilli une petite branche d’arbre faisant fourche à l’extrémité.

— De bon matin, voyez-vous, la chasse est plus facile en suivant la direction du soleil ? Dans les fentes de rocher, dans les massifs de jeunes taillis, je suis sûr