Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/276

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Paris, c’est un paradis à l’issue d’un enfer ; ensuite parce que j’étais deux ; enfin parce que c’était l’été. Été dans la nature, printemps dans mon cœur : fête au dehors, fête au dedans ; de l’amour partout, et le ciel sur tout !… 0 souvenirs ! ô jeunesse ! ô Fontainebleau !… — Mais, bah I j’en arrive, de la chère ville que nous fêtons. Il y a aujourd’hui huit jours, à l’heure même où j’écris ceci, j’étais en pleine forêt. Les chênes verdoyaient, les oiseaux chantaient, les roches étincelaient, les insectes bourdonnaient, le soleil souriait ! C’était encore été dans la nature et printemps dans mon cœur, encore fête au dedans et fête au dehors, encore l’amour partout et le ciel sur tout !… Et c’est ainsi toujours ; car Dieu est grand, la nature est son miroir, et Fontainebleau est un reposoir fleuri au bord d’un rude chemin ; c’est l’oasis que vous savez, ô mes chers amis ! Auguste Luchet, Sainte-Geneviève, Antoine Fauchery, Victor Rousseaux, Henry Murger, Théophile Thoré, Charles Vincent, Alfred Gélis, Charles Gabet, Chevin, pour qui Fontainebleau occupe une place dans la géographie de vos souvenirs : capitale pour vous uns, hameau pour vous autres, pour tous pays charmant !

Mais où m’en vais-je, ô mon Dieu ! 11 s’agit bien, eu vérité, de vous ou de moi, chers amis ! c’est des carpes qu’il est question. Je demande pardon, je ferme la parenthèse, et je me remets en route pour ne plus m’arrêter.